A l’occasion du joli mois de mai ou plutôt de la seule semaine de soleil du mois tombant fort heureusement en période de jours fériés, j’ai rejoins la vallée de l’Ubaye, non pour une découverte car je la fréquente depuis 35 ans, mais plutôt pour une redécouverte de quelques jolis coins.
RDV était donné à l’ami Bernard en gare de Gap pour prendre le bus pour Barcelonnette. Un bus qui s’il est un peu plus lent que la voiture (1h30 environ de trajet), a désormais un coût défiant toute concurrence en tant que ligne de « proximité » : 2,50€ maximum… et même 1,50€ avec le tarif Zou Malin (via une carte de réduction)… mais encore faut-il que le chauffeur sache comment fournir un tel billet… ce qui n’était pas le cas cette fois !
Cette politique tarifaire avantageuse en région Sud PACA est malgré tout à nuancer car sur une ligne comme Grenoble-Briançon considérée comme ligne « Express », le coût est pour le coup dissuasif : 23€ le trajet qui dure près de 3h ! … malgré la suppression de plusieurs arrêts sur le parcours qui étaient intéressant pour pratiquer l’itinérance.
La région vente une tarification plus simple et plus juste mais on peut légitiment en douter !
Bref, nous sommes arrivés en soirée dans la vallée de l’Ubaye, accueillis par quelques gouttes de pluie qui laissent vite place à un bel arc-en-ciel. A Barcelonnette, nous affinons le programme à venir.

Le lendemain, nous prenons le bus matinal, toujours sur la ligne Barcelonnette-Gap car il n’y a pas d’autres bus à cette saison… pour rejoindre notre point de départ à 6h30, le village de Méolans. Il s’agit de rejoindre le vallon du Laverq, et pour cette fois, je vais enfin le découvrir via le GR, plutôt qu’en l’atteignant par la route (même si la dernière fois, c’était à vélo ;).


Ce qu’il y a de bien en partant si tôt, c’est qu’on arrive tôt aussi au col, vers 10h, et c’était plutôt bienvenue car la neige est encore bien présente sur les derniers 200m et on s’enfonce vite dans les coins qui ont pris le plus le soleil. Ca laisse aussi le temps de prendre un petit déjeuner !



Après une rapide descente pas si rapide car on y a fait la sieste, on atteint l’abbaye du Laverq toujours bien restaurée et conservée, où se trouvait autrefois un refuge… qui a depuis été déplacé un peu plus bas.



Un coin parfait pour la pause pique-nique… bien qu’on avait pas prévu qu’il y aurait la tondeuse !
Direction ensuite Plan Bas, avec une petite pause à la rivière avant d’atteindre sa cabane très bien restaurée et parfaite pour y passer la nuit. La baraque forestière à proximité est beaucoup plus grosse mais malheureusement pas entretenue. Peut-être parce que la fréquentation dans cette réserve biologique dirigée n’est pas vraiment souhaitée…
Il s’agit d’un vestige de l’époque des grands plans de reforestation (fin 19ème-début 20ème) réalisé par les Eaux et Forêts (l’ancêtre de l’Office national des forêts) suite à une période de fort déboisement.



Comme il est encore bien tôt, l’ami Bernard a des fourmis dans les jambes et nous montons donc par le sentier en direction des Eaux Tortes… qu’on préfère ne pas atteindre car l’enneigement est conséquent et la fonte aussi. C’est donc dans un pierrier aux dernières lueurs de la journée que nous culminons.

Le lendemain, après une soirée au coin du poêle (qui carbure bien !), nous faisons une presque grasse mat’ car nous nous remettons en chemin vers 9h, direction le Plan Gautier, où nous allons dire bonjour à une autre charmante cabane.


La suite nécessite d’évoluer hors sentier balisé pour redescendre sur le refuge du Laverq… et on se retrouve ainsi devant un ravin bien imposant… mais Bernard ne se laisse pas intimider et nous déniche un passage pour le franchir, avant de se retrouver dré dans le pentu à chercher un vague chemin qu’on finit par trouver, permettant finalement de rejoindre une piste forestière non inscrite sur notre carte… On se dit que ça nous fera bien redescendre quelque part… mais une fois engagé, Bernard s’aperçoit que son matelas s’est volatilisé !!

Heureusement, aidé d’un procédé de haute technologie, la visualisation de mes dernières photos, on en déduit qu’il l’a perdu après le franchissement du ravin, ce qui ne nous fait que 200m de dénivelé à remonter ! Et effectivement nous trouvons et récupérons ce matelas sauvage.

Tout ça nous fatigue un peu quand même et une fois avoir réussi à franchir la rivière grâce à un pont apparu miraculeusement, c’est l’heure de la sieste, agrémentée cette fois de lecture car nous nous trouvons devant une cabane téléphonique en bois, reconvertie en bibliothèque bien fournie.

En montagne, le temps semble parfois presque suspendu, et cela aide à passer du temps dans les bouquins… ce que j’ai plus de mal à faire une fois revenu plus bas en vallée.
Et comme il est encore tôt malgré le rallongement, nous allons en profiter pour siroter une bière au refuge.

Nous reprenons le GR pour rejoindre le village de St Barthélémy, bien situé pour un bivouac : en effet, le lendemain, Bernard doit reprendre le bus au Martinet un peu plus bas dans le vallon, et moi, je compte poursuivre par le col de Bernardez.
La fatigue commence à se faire sentir et à l’entrée de St Barthélémy, nous dénichons un emplacement bivouac avec une vue 4 étoiles : certes il se situe sur le sentier ou presque et à côté de la route, mais le paysage l’emporte !





C’est donc parti pour une nuit à la belle étoile… le ciel étoilé est beau mais disparait vite dans notre sommeil… et nous fait apparemment louper des aurores boréales visibles un peu partout en France.
Et après un réveil encore matinal (pour que Bernard ne loupe pas son bus !), c’est donc parti pour ce col de Bernardez.












Après le Col, dans la descente, je bifurque pour aller découvrir la Cabane du Serpent. Une petite merveille qui nécessiterait un petit bichonnage…


Le temps file et comme je compte rentrer ce soir sur Barcelonnette, je me mets en chemin pour Seyne.


Mais une fois le village atteint, l’aventure n’est pas terminé car il faut réussir à rejoindre la vallée de l’Ubaye : le bus n’est pas pour tout de suite et je fais donc du stop… ça prend un peu de temps mais un premier stop me conduit au niveau du Col St Jean et sa station Monclar, puis on me dépose juste avant St Vincent les Forts.
J’en profite alors pour visiter ce village surmonté d’un grand fort et constate que je peux avoir un bus (toujours la ligne Gap-Barcelonnette) en descendant au village du Lautaret et rentrer ainsi facilement. Encore une fois, impossible de faire un ticket de bus Zou Malin : cette fois, plus de batterie sur le téléphone pour montrer la carte de réduction !



